16/10/2011

Le festival la dent creuse.

La légende raconte qu'au cours des longues nuits glacées d'octobre, dans les contrées reculés de Bretagne, les autochtones s'adonnent à un bien étrange rituel. En effet, ils ont pour coutume de se rassembler dans une salle omnisports d'une petite bourgade (aux qualités acoustiques particulièrement... discutables) pour des fêtes inoubliables -du moins pour ceux qui échappent à l'amnésie. C'est au court de ces interminables soirées que l'on peut assister pour une somme modique, aux concerts de quelques groupes plus ou moins reconnus.

Faded Gecko s'y est immergé pour vous à l'un d'eux: La Dent Creuse à Guéhenno.


"Nous arrivons alors que la bataille a déjà commencé: les anglais de "kill the young" sont déjà passés, et le public, venu en trop petit nombre pour ce début de soirée ne nous offre pas d'écho de leur performance, nous les rencontrerons plus tard, mais ça, on en reparlera. C'est donc pour nous "les hurlements de léo" qui lancent les hostilités, et de quelle manière! Alors que les festivaliers arrivent encore par dizaines, nos artistes captent les regards et les oreilles bien que l'acoustique de l'endroit soit déplorable. Avec leur musique puissante et leur énergie débordante, leurs hurlements se font décidément entendre et sans plus attendre la soirée prend une tournure de fête, l'alcool coule à flot, le froid local entrainant sa consommation, pas la modération.. Mais revenons en aux huit bordelais bordéliques mettant en branle par le biais de leur barouf les badauds bourrés! Ils assurent toujours le coup grâce à leur batterie aux sonorités drum'n'bass, hyper carrée et pas très surprenante mais super efficace, parfaitement sublimée par les cuivres, bien soutenue par les guitares électriques, savamment accompagné par la contrebasse, et sachant faire silence lors des parties chantés. ça nous donne une très bonne cohésion pour groupe original, ce qui n'est pas évident quand on est huit sur scène, vous en conviendrez. Ils sont à l'aise, dans leur élément en ce qui concerne la relation avec le public, c'est fluide, ça donne le sourire et participe à griser les danseurs -pogoteurs venus honorer les vibrations sauvages émises par la bande"
Ours


"On profitera du changement de scène synonyme d'accalmie, pour faire un tour du parc. Pas de stand de prévention (donc pas de bouchons oreilles), pas non plus d'urinoir seulement des cabines, mais bien sur un stand bar interminable de quoi abreuver les celtes avides de boisson.
Quand La Phaze rentre en scène armé de leur légendaire envie d'en découdre la température remonte vite. C'est sûr, le Pungle ça réveil. Le son de la salle ne va pas en s'améliorant puisque les décibels sont encore augmentés. Les aigües deviennent vraiment criards. Voir la Phaze ça fait toujours bien plaisir, même si on les a vu 2 mois plus tôt. Et le chant reste audible. "R.A.S." est toujours d'actualité (chanson sur le danger que représente le retour en force du FN),c'est l'occasion de pogoter avec tout ce qu'on a dans le ventre, de se défouler sans retenue. Sur scène ce n'est pas non-plus la retenue qui prédomine on sent et on sait qu'ils se donnent à fond. Le public continu à se densifier devant les trois agitateurs, mais apparemment pas suffisamment pour subvenir aux besoins de l'association..

C'est dégoulinant de sueur qu'on quitte La Phaze. On tente d'obtenir une interview avec les Hurlements de Léo, malheureusement sur le départ et visiblement déçu du manque d’affluence ou bien fatigués.
On se replis donc sur Arnaud, guitariste de la Phaze pour une sympathique interview qui sera mixée avec celle de Damny que nous avions fait lors du couvre feu (et oui on a du retard).

Ours envoyé en émissaire dans la salle me fait signe que le concert de Deportivo est vraiment mauvais.
"Quand je suis entré, il y avait 40 personnes sur scène, que des filles de 14-17 ans et les musiciens qui continuaient péniblement à jouer leur set, l'une d'elle a criée "c'est trooop de la baalle" dans le micro, j'ai toute suite compris de quoi il en retournait, alors je suis partit car il y avait mieux à faire ailleurs; on venait de rencontrer les gas de kill the young, des perles rares! Plus tard, je suis retourné jeter un coup d’œil à la scène car je déteste les préjugés, les filles étaient descendus tout comme l'ambiance générale, plombée par la triste performance, je suis donc retourné dans les loges " (ours)

Je m'attendais pas à autre chose, c'est donc l'occasion parfaite d'enchaîner dans les loges avec Eric des Broussaï et de finir sur une interview surréaliste des British Kill the Young (que nous n'avons pas vus sur scène...) qui ne sera, et c'est bien dommage, peut-être pas très audible.

Voici donc l'interview de Broussaï:





Après moult péripéties on se retrouve à nouveau devant la scène pour l'ultime concert avec Broussaï. Bon point, le son est un peu moins fort et les aïgues passent beaucoup mieux. Ils ont eux aussi la pêche, et le public adhère à fond, l'ambiance se dégèle! Par contre le chant n'est pas toujours très juste. Et, personnellement j'suis pas un grand fan du genre. Mon avis est que les Dub Inc. ou les Danakil ils font bien leur travail, après faut aimer le style. Des "vibes roots" qui clôtureront la soirée sont tout de même un beau baroud d'honneur, qui arrive peut-être un peu tôt, pour le bonheur du public toujours enclin à repousser l'heure du dodo!
C'est donc une soirée réussie sur le point de vu musical malgré la sombre perf de Deportivo et l'audibilité du son qui ne vaut guère mieux, faute de local approprié. C'est au niveau de l'affluence que le résultat est le plus mitigé,peut être qu'en Octobre, trop peu nombreux sont les irréductibles sonophiles préférant honorer Dionysos à Morphée.

Plus d'une semaine après, Christian Josse, président de l'association se demande encore si le festival se reconduit l'année prochaine, avec des bilans financiers mauvais pour 2 années consécutives. Il est parfois dur pour les petits festis de s'en sortir. Et c'est vraiment alarmant.

Jokoko

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